S’inspirer de P. Chameron

Ce dessin d’un jeune flûtiste du milieu des années 1880 par Paul Chameron (1865-1918) a probablement été réalisé alors que Chameron était étudiant dans l’atelier privé de Jean-Léon Gérôme . Cependant, il est possible que ce dessin ait été exécuté pendant que Chameron étudiait à l’École des beaux-arts sous la tutelle de Gérôme. Il est en fusain sur papier blanc cassé, 18 x 24 pouces, avec seulement le blanc du papier utilisé pour représenter l’éclairage le plus intense.

L’approche de Chameron est typique du dessin universitaire français de la fin du 19e siècle. Il a terminé le visage et la majeure partie de la silhouette à un très haut degré; Les dégradés de tons sont très sensibles, ce qui donne au dessin un fort effet optique. En même temps, les ombres sont relativement uniformes et l’arrière-plan profond donne une qualité brillante à l’effet de lumière.

Contrairement au degré de finition du visage, les pieds et le bas des jambes sont moins développés. Nous voyons ici l’approche préliminaire de Chameron, avec des masses de tons dans la lumière et des formes lâches pour indiquer la structure de la cheville, de la voûte plantaire, etc.

Chameron tente de remporter le Prix de Rome en 1886. Après ses études à Paris, il retourne dans sa ville natale de Saint-Maur et y enseigne le dessin et la peinture. Sa fille Andrée devient également peintre.

J’ai eu l’inspiration de faire le dessin ici en suivant l’exemple de Chameron :

J’ai utilisé du papier Fabriano Roma avec de la vigne et du charbon de bois comprimé. J’ai utilisé le ton du papier pour représenter les lumières les plus hautes de la figure, et j’ai soigneusement appliqué le ton pour représenter une gamme de demi-tons dans la lumière, tout en gardant les ombres plus uniformes dans le ton, suivant la méthode de Chameron, et donc celle de Gérôme. Il m’a fallu environ 9 heures pour terminer le dessin à ce degré.

La sculpture est une figure d’ecorche d’Eugène Caudron (1818-1865), appelé combattant l’Ecorche, de 1845. Caudron a conçu cette figure comme un modèle instructif pour les sculpteurs et elle est devenue très influente en tant qu’exemple de composition dynamique au sein de la figure. Il a été reproduit dans de nombreux dessins, peintures et lithographies universitaires du 19e siècle.

Eric Mannella, directeur artistique, Studio Brésoles